1. |
Voyez-vous ?
03:12
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Au-delà du mauvais temps voyez-vous
Cet abri contre le vent ? Voyez-vous
Ce refuge anti-tempête
Qui invite à la hauteur
À relever la tête
Au-delà des idées courtes voyez-vous
Cet endroit loin de la route, au bout
Parmi les moulins à plumes
Un canton sans étiquette
Sans loi aucune
À trop parler bien trop souvent
À trop crier contre le vent
On en oublie bien des repères
En affrontant le monde autour
Aveugle et sourd
Au-delà du mauvais temps voyez-vous
Cet abri contre le vent ? Voyez-vous
Cette digue au loin au large
Ce barrage un peu ailleurs
En creux, en marge
Accueillant les idées vastes
Et laissant aller la mer
Les courants ne nous dévastent
Plus quand le clos est recouvert
Quand on arrondit les angles
On abolit les frontières
Erosion tendre
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2. |
Du dehors
03:18
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Rien ne donne au-dedans,
Du dehors vient le vent
Rien ne donne, tout se fend,
Tout se tord quand vient le vent
Rien ne mord, rien ne prend,
Un décor sans élan
Rien ne sort, tout se fend,
S'évapore quand vient le vent
Faut pas rester dehors
Allez, sous les paratonnerres
Dressez les paravents
Le clos et le couvert
Amarrez les battants
Au roseau des fenêtres
En contrevent
Allez, sous les paratonnerres
Dressez les contreforts
Le clos et le couvert
Coupant le vent du Nord
Bouclez le périmètre
Au garde-corps
Tout se fend alentour, l'air est lourd, menaçant Au secours, tout se fend, sans détour vient le vent Comme un souffle, un désir, invisible, sous-jacent Qui s'immisce à loisir à nos corps défendants Faut pas rester autour
Allez, sous les paratonnerres
Dressez les paravents
Le clos et le couvert
Amarrez les battants
Au roseau des fenêtres
En contrevent
Allez, sous les paratonnerres
Dressez les contreforts
Le clos et le couvert
Coupant le vent du Nord
Bouclez le périmètre
Au garde-corps
Rien ne donne au-dedans,
Du dehors vient le vent
Rien ne donne, tout se fend,
Tout se tord quand vient le vent
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3. |
Adieu les saisons
02:33
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J'ai tant voulu changer de peau Me muer en héros
Rejouer la scène
Et briller, briller sans peine
J'ai tant voulu changer de nom Mais muer à quoi bon
Changer de frontières
Changer de prison
Quand à la surface
La tempête menace
Je plonge au fond de l'eau
Où tout est stable, immuable Quand le courant m'entraîne
À la voile vaine
Je plonge au plus profond
Adieu les saisons
J'ai tant voulu changer les gens Les aider en les aimant
J'en ai pris des murs
En vain et en dur
J'ai tant voulu tout à la fois
En même temps sous le même toit Une vie entière
À avoir trop chaud et trop froid
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4. |
En voyage
03:41
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Au-delà des Amériques
Aux confins du Sahara
Dans tous les recoins de l'Afrique Et du côté d'Ankara
Tout en haut des pyramides
En amont de la Volga
Je n'ai jamais pris de guide D'odyssées en aléas
J'ai passé ma vie en voyage
J'ai traversé les océans
Je me souviens de tout
Du moindre rendez-vous d'avant
Bien plus loin que les limites
Et bien plus loin que les lois
Loin des vies que l'on imite
J'ai ouvert ma propre voie
Plus loin que le vent du large Que l'écume et les embruns
J'ai laissé le pas de charge
À la croisée des chemins
J'ai passé ma vie en voyage
J'ai traversé les océans
Je me souviens de tout
Du moindre rendez-vous d'avant J'ai passé ma vie en voyage
J'ai traversé les océans
Les reconnaissez-vous
Ces rides sur mes joues d'enfant ?
J'ai laissé les Amériques
Les confins du Sahara
Tous les recoins de l'Afrique Gyzeh et Saqqarah
Au revoir les pyramides
Et tant pis pour la Volga
Me voilà face au vide
Oiseau sans voix
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5. |
Anti-Tempête
03:23
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6. |
Qu'attends-tu ?
03:42
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Qu'attends-tu de moi toi que plus rien n'étonne? Qu'attends-tu de moi toi la voix qui résonne ?
Attends-tu quand le flot des pensées s'échappe Attends-tu que le courant ne me rattrape
Me jette?
Qu'attends-tu de moi toi que plus rien n'apaise? Qu'attends-tu de moi au bord de la falaise?
Attends-tu qu'un pas de trop ne me bouscule? Attends-tu que le mauvais vent ne bascule?
Me jette?
Qu'attends-tu de moi toi la voix qui tourmente ? Qu'attends-tu à m'arrimer sur l'autre pente
Étendu à ruminer de l'intérieur?
M'entends-tu ressasser, confesseur?
Qu'attends-tu de moi à souffler sur les braises ? Entends-tu mes pas au bord de la falaise ?
Iras-tu te dérober devant la glace ?
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7. |
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Dans un repli du monde, une zone d'accalmie
Pied à terre, temporise, passe l'orage
Là-haut quelques secondes valent bien une vie
Prends de l'air, avise, corne la page
Là en-haut de ma montagne, loin des chemins de ronde Loin des années de bagne, de fronde
Là, j'ai mis des portes closes posées à même la pierre Un repos temporaire, une pause
Dans un repli du ciel, une zone d'accalmie
C'est la trêve, la halte, loin des barrages
Là-haut rien ne s'emmêle, ne se désunit
Tout se dresse, s'élève, tout prend le large
Là en-haut de ma montagne, loin des chemins de ronde Loin des années de bagne, de fronde
Là, j'ai mis des portes closes posées à même la pierre Un repos temporaire, une pause
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8. |
Souffle vital
04:49
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Un mouvement perpétuel
Une horloge hybride
Végétale et sensorielle
Animale et organique
Un mouvement originel
Un tic tac sauvage
Comme un volcan qui se lève
En crachant par le nez de la lave éphémère
Et réveille en fumée son instinct minéral
Je m'envole à ma hauteur
Pas plus haut que mes propres yeux
Pas plus haut que mes propres ailes
J'ai laissé sur le quai un tas de matériel
Je me sens saisonnier, passager transitoire
Clandestin au port mais capitaine au large
Ma seule limite c'est l'horizon
J'ai dans la double coque bien plus qu'il n'en faut de cargaisons
Je me gonfle de vent dans le dos à mesure que le frottement de l'air réchauffe ma peau J'ai le vol joyeux loin du nid du coucou
Tout recommence chaque heure, chaque minute, chaque seconde
Et moi, comme un souffle immobile au milieu de la tempête
Je tangue et j'encaisse
Je plie et ne romps pas
Je suis bâti pour le mouvement, pour absorber le vivant
Pour encaisser les chocs jusqu'à force 10 sur l'échelle du vent
Devant moi j'ai l'éternité qui dure ce que dure la joie
Le temps d'un été ou d'un rire d'enfant
D'un regard amoureux qui me fait chavirer bien plus qu'un ouragan
Un souffle vital
Il n'y a plus d'avant, plus d'après, plus d'absolu
Plus de question, plus de réponse, juste la vie, là, maintenant
Alors je danse pour moi et pour la multitude
Je danse pour ma grand-mère, pour son chapelet et son tricot
Ma grand-mère aussi avait besoin de fixer son attention sur une cible mouvante
Son chapelet et son tricot c'était son paysage d'altitude
Son mouvement des vagues, sa lente dérive des nuages
Sa campagne qui défile à travers la vitre
Sa manière à elle d'arrêter de penser un instant et de ne plus compter, compter, compter D'oublier d'être ce colosse de courage
Et de se mettre à danser sur ses pieds d'argile
Si le serpent se mord la queue
Si la tempête se transforme en ouragan
Si à force de trop plier tout finit par rompre
Alors au moins j'aurais bien dansé
J'aurais dansé dans le grand cercle de la vie
J'aurais chanté au centre du feu, j'aurais sauté par dessus les flammes
J'aurais brûlé les planches
Oui j'aurais brûlé les planches !
J'aurais dansé pour moi sans me soucier du regard des autres
Et j'aurais dansé pour vous aussi
J'ai le sourire à tour de bras et le violon en embuscade
Qui joue entre les gouttes et sous la pluie
La danse anti-tempête de l'accalmie
Un souffle vital
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9. |
Faire le tour
04:20
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J'ai beau faire le tour de ton dos pour la millième fois
Je découvre ta peau, tes contours comme la première fois J'ai beau faire le tour de ton dos encore une fois
Je découvre à nouveau des détours
J'avance tranquille dans tes sillons
Vague à la mer comme à l'amour
Devant, léger, un papillon
Pas malheureux de t'avoir comme maison
J'ai beau revenir, la vue n'est jamais la même
L'horizon des désirs se déchaîne
Nos corps se touchent, se cabrent
Et flambent, Amen
J'avance tranquille dans tes sillons
Vague à la mer comme à l'amour
Devant, léger, un papillon
Pas malheureux
J'ai beau faire le tour
Pour la millième fois de ton dos
Je repars à zéro
Comme la première fois
J'ai beau faire le tour
Pour la millième fois de ton dos
Je repars à zéro
J'ai beau faire le tour
Pour la millième fois de ton dos
Je repars à zéro
À zéro
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10. |
Sous la cuirasse
02:44
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Caché là sous la cuirasse Sous le cuir du matador L'imposture à la surface
Il y un enfant qui dort
Il y a un enfant qui rêve Caché là sous l'uniforme Une armée qui se soulève Sous les utopies qui donment
Il y a des vies qui désespèrent Cachées là sous le costume À trop tarder la poussière Se transforme en amertume
Caché là sous la cuirasse Sous le cuir du matador Quand le bouclier s'efface Se révèlent les trésors
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Tony Melvil Lille, France
Tony Melvil invite à une plongée en douceur dans son écriture poétique à travers dix chansons à l’instrumentation délicate. Ces chansons sont structurées autour d’une guitare folk et d’une batterie légère soutenue par quelques programmations.
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